mes carnets olfactifs : octobre 2018 : autour de la tubéreuse
Mon billet olfactif d’octobre
En ce début d’automne, envie de vous parler d’une matière première qui est pour moi particulièrement fascinante dans l’univers du parfum.
Revenir sur mon coup de cœur au Bon Marché Rive Gauche pour la tubéreuse…
Cette fleur fait partie de la famille des jacinthes. Elle tient particulièrement longtemps et embaume encore davantage la nuit.
Elle a été importée d’Inde en Europe au 17 ème siècle où elle a connu un énorme succès en parfums.
Comment je me suis à nouveau intéressée à la tubéreuse cet été :
C’est la bougie Cire Trudon « Mademoiselle de la Vallière » qui m’a tout d’abord fait de l’œil en me promenant dans ce grand magasin un soir d’été.
Elle évoque la favorite de Louis XIV qui par amour pour lui se serait entourée de tubéreuses pour prouver à la Reine qu’elle n’était pas enceinte … son odeur étant censée incommoder celles-ci…
Soulevant délicatement la cloche pour respirer son parfum… j’ai été émerveillée par un côté terre/fleuri … à la fois frais un peu vert et capiteux/ crémeux …
Les bougies de cette marque (extraits du site internet ci-dessous, je vous laisse y aller voir pour une découverte plus complète de leur histoire et leur univers magique ) trouvent ainsi leur origine :
« en 1643 quand Claude Trudon devient le propriétaire d’une boutique rue Saint- Honoré. Il y développe une activité d’épicier et de cirier. Les bougies qu’il fabrique servent aux paroisses et à l’éclairage domestique. Au seuil du règne de Louis XIV, Claude Trudon pose ainsi les premiers jalons d’une entreprise qui fera la fortune de sa famille. »
« 1714.
Cire divine
La manufacture utilise de la cire d’abeille pour fabriquer ses bougies. Elle prend même pour devise «Deo regique laborant », qui signifie en français « Elles travaillent pour Dieu et le roi. »
« Elles » désignant les abeilles. La cire est soigneusement récolté sur la ruche avant d’être filtrée, lavée et exposée au soleil pour obtenir le blanc le plus pur qu’il soit. » »
« 1715
Lumière fastueuse
La cour de Louis XV et les plus grandes paroisses du royaume sont séduites par les bougies parfaitement blanches de la Manufacture. »
Le temps de brûlage de « Mademoiselle de la Valliere » est de 55 à 60 heures. Son poids est de 270 g et son prix 70 euros. Un beau cadeau à offrir pour une occasion ou pour la beauté du moment 😉!
Il faut aller dans leurs boutiques pour respirer ces senteurs profondes et pénétrantes…
J’ai visité celle du Marais récemment, 11 rue Sainte Croix de la Bretonnerie, aux allures de cabinet de curiosité. L’aspect historique et l’univers riche et sensuel, foisonnant de la marque y est représenté de façon élégante et originale…
(C’est bien naturel pour l’azuréenne d’adoption que je suis :), ce jour-là j’ai craqué également pour la bougie Esterel appartenant à la collection « Les belles matières ». Elle a été créée avec pour note de coeur le mimosa, en tête l’écorce de bergamote le précède, puis vient le fond avec des touches d’iris. Cette alliance a pour moi un charme particulier (je suis fascinée par le mimosa…) très naturel et un peu méditatif…
Une promenade solaire pour se ressourcer en Méditerranée… )
Pour mieux vous parler de la tubéreuse je fais appel à un connaisseur en la matière, et à une belle personne, Daniel Pescio, parfumeur… Je connais Daniel depuis plusieurs années et j’apprécie désormais de travailler avec lui dès que je peux à une initiation plus approfondie à l’univers du parfum lors de cours ou d’ateliers.
Je suis vraiment intéressée par l’amélioration de ma capacité à décrire ce que je ressens en olfaction dans les termes usuels de la parfumerie… Très envie aussi de développer ma culture à la fois sensorielle et historique dans ce domaine qui me passionne !
Je vous laisse lire la petite bio de Daniel trouvée chez @maison.neroli, le spécialiste des huiles essentielles à Paris où il intervient également pour des ateliers :
« Diplômé de l’ISIPCA, il a travaillé pour de prestigieuses maisons telles que Chanel, Dior, Tom Ford, Prada, Hermès, Serge Lutens, Cartier ou encore Guerlain. En 2010, Daniel Pescio intègre l’équipe des éditions de parfum Frédéric Malle. En 2015, il crée sa propre sociéte de parfums, DP Parfums, et intervient depuis en tant que parfumeur indépendant dans le domaine de la création, de l’animation d’ateliers, et de l’expertise Parfums, en France et à l’étranger. Daniel Pescio est membre de la Société Française des Parfumeurs. «
(crédit photo @lindsey_valley ,
fleuriste de talent, merci à elle.)
Daniel apporte sa vision propre en tant que nez, ses impressions au sujet de cette matière première, cette fleur à laquelle je trouve des accents fascinants …
Daniel, comment pourrais-tu décrire /qualifier le parfum de la tubéreuse ?
Quelle serait ton appréciation de la tubéreuse personnellement/dans ton travail ?
Ton expérience avec elle ?
« Fleur difficile à dompter, fleur de caractère
Aux effluves narcotiques…
envoûtante et mystérieuse.
C’est une fleur qui ne nous donne pas son huile, car la température de l’eau en distillation à la vapeur est trop élevée.
En revanche, elle nous donne son précieux absolu.
Aux accents verts, terpéniques et frais, comme les feuilles d’eucalyptus…
Elle partage ses facettes crémeuses avec la noix de coco mais aussi la pêche.
Persistant et sensuel, le premier parfum emblématique a été Fracas, de Robert Piguet, créé en 1948 par la très talentueuse Germaine Cellier. Un autre chef d’œuvre à la tubéreuse est la magnifique création de Dominique Ropion pour les Éditions de parfum Frédéric Malle. »
J’espère que ce petit billet olfactif vous aura plu, j’ai l’espoir d’en écrire de plus développés encore par la suite.
Et vous, vous aimez la tubéreuse ?
Et quelles sont vos autres fleurs préférées en parfumerie ? 😉
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